Le mariage entre le savoir-faire français de Renault et l’excellence allemande de Mercedes-Benz a donné naissance à une collaboration technique surprenante. Depuis 2010, certains modèles Mercedes arborent fièrement des moteurs conçus par Renault sous leur capot. Cette alliance inattendue soulève des questions sur la fiabilité de ces motorisations. Nous avons mené l’enquête pour vous apporter des réponses concrètes et objectives sur les performances, la durabilité et les éventuels points faibles de ces groupes motopropulseurs franco-allemands.
En bref
Le partenariat Renault-Mercedes, initié en 2010, a permis l’intégration de moteurs Renault dans plusieurs modèles Mercedes, notamment les Classe A, B, CLA et GLA. Les motorisations les plus utilisées sont le 1.5 dCi (diesel) et le 1.3 TCe (essence). Ces moteurs offrent généralement une bonne fiabilité, avec une durée de vie moyenne dépassant les 200 000 km pour le 1.5 dCi. La consommation de carburant est un point fort, avec des moyennes de 4,1 à 4,8 L/100 km en cycle mixte pour le diesel. Les coûts d’entretien sont habituellement inférieurs de 30% par rapport aux moteurs Mercedes d’origine. Cependant, quelques problèmes récurrents ont été identifiés, surtout sur le turbo et les injecteurs du 1.5 dCi après 150 000 km.
Le partenariat Renault-Mercedes : origines et modèles concernés
L’alliance entre Renault et Mercedes-Benz a débuté officiellement en 2010. Cette collaboration visait à optimiser les coûts de développement et de production tout en renforçant l’innovation. Pour Mercedes, l’objectif était de bénéficier de l’expertise de Renault dans les motorisations compactes et économiques, particulièrement pour ses modèles d’entrée et de milieu de gamme.
Voici un tableau récapitulatif des principaux modèles Mercedes équipés de moteurs Renault :
| Modèle Mercedes | Moteur Renault | Années de production | Puissances disponibles |
|---|---|---|---|
| Classe A (W176/W177) | 1.5 dCi / 1.3 TCe | 2012 – présent | 95-116 ch (diesel) / 136-163 ch (essence) |
| Classe B (W246/W247) | 1.5 dCi / 1.3 TCe | 2011 – présent | 109 ch (diesel) / 136-163 ch (essence) |
| CLA (C117/C118) | 1.5 dCi / 1.3 TCe | 2013 – présent | 109 ch (diesel) / 136-163 ch (essence) |
| GLA (X156/H247) | 1.5 dCi / 1.3 TCe | 2013 – présent | 109 ch (diesel) / 136-163 ch (essence) |
| Classe C (W205) | 1.6 dCi | 2014 – 2018 | 130 ch |
| Citan | 1.5 dCi | 2012 – présent | 75-111 ch |
Les blocs moteurs Renault sous le capot des véhicules à l’étoile
Les deux principales motorisations Renault utilisées par Mercedes sont le 1.5 dCi (diesel) et le 1.3 TCe (essence). Le 1.5 dCi, rebaptisé OM608 par Mercedes, est un quatre cylindres de 1461 cm³. Il a bénéficié d’une calibration électronique spécifique et d’une isolation phonique renforcée pour son intégration dans les modèles Mercedes. Le 1.3 TCe, fruit d’un développement conjoint, est un moteur essence moderne intégrant une injection directe à 250 bars et un turbocompresseur à géométrie variable.
Voici les principaux avantages de ces motorisations :
- Efficacité énergétique : consommation réduite et faibles émissions de CO2
- Compacité : idéal pour les véhicules de segments inférieurs
- Couple généreux : bonnes reprises à bas régime
- Technologie éprouvée : moteurs ayant fait leurs preuves chez Renault et Nissan
- Coûts de production réduits : économies d’échelle bénéfiques pour Mercedes
Durabilité et performances : que valent ces groupes motopropulseurs ?
La fiabilité des moteurs Renault utilisés par Mercedes s’avère globalement satisfaisante. Le 1.5 dCi, en particulier, a démontré une robustesse remarquable au fil des années. De nombreux exemplaires dépassent aisément les 200 000 km sans problèmes majeurs, à condition de respecter un entretien rigoureux.
En termes de performances, ces moteurs offrent un bon compromis entre puissance et économie. Le 1.5 dCi développe un couple généreux de 260 Nm dès 1750 tr/min, assurant des reprises franches. Sa consommation en cycle mixte WLTP s’établit entre 4,5 et 4,8 L/100 km, avec des émissions de CO2 comprises entre 117 et 125 g/km.
Le 1.3 TCe, quant à lui, se décline en plusieurs versions de puissance allant de 136 à 163 ch. Il offre des performances dynamiques avec une consommation maîtrisée, oscillant autour de 6,2 à 6,8 L/100 km en cycle mixte selon les versions.
Les points forts des motorisations franco-allemandes
L’utilisation des moteurs Renault dans les Mercedes présente plusieurs avantages notables :
- Économie de carburant : consommation réduite, particulièrement pour le 1.5 dCi
- Faibles émissions de CO2 : conformité aux normes environnementales strictes
- Coûts d’entretien réduits : pièces moins onéreuses que les moteurs Mercedes d’origine
- Fiabilité éprouvée : technologies matures et bien maîtrisées
- Bon rapport performances/consommation : compromis intéressant pour une utilisation quotidienne
Problèmes récurrents et points d’attention
Malgré leur fiabilité globale, ces moteurs ne sont pas exempts de faiblesses. Voici les principaux points d’attention :
- Turbo : risque de défaillance sur le 1.5 dCi après 150 000 km (coût de remplacement : 1800-2500€)
- Injecteurs : sensibilité à la qualité du carburant, surtout sur le diesel
- Vanne EGR : encrassement possible, nécessitant un nettoyage vers 100 000 km
- Chaîne de distribution : quelques cas de rupture prématurée sur les premiers 1.3 TCe
- Consommation d’huile : à surveiller sur certains exemplaires du 1.3 TCe
L’avis des propriétaires et des experts
Les retours d’expérience des propriétaires de Mercedes équipées de moteurs Renault sont généralement positifs. Beaucoup apprécient l’économie de carburant et les performances satisfaisantes au quotidien. Un propriétaire d’une Classe A 180d témoigne : “Après 120 000 km, je n’ai eu aucun problème majeur. La consommation est vraiment basse, autour de 4,5 L/100 km en usage mixte.”
Les experts automobiles soulignent la pertinence de cette collaboration. Selon un ingénieur spécialisé dans les groupes motopropulseurs : “L’intégration des moteurs Renault dans les Mercedes a permis d’obtenir un excellent rapport qualité-prix sur les modèles compacts. Ces motorisations ont largement fait leurs preuves en termes de fiabilité et d’efficience.”
Conseils pour l’achat d’une Mercedes avec moteur Renault
Si vous envisagez l’achat d’une Mercedes équipée d’un moteur Renault, voici quelques points essentiels à vérifier :
- Historique d’entretien : assurez-vous que les révisions ont été effectuées régulièrement selon les préconisations du constructeur
- Kilométrage : soyez vigilant sur les véhicules approchant ou dépassant les 150 000 km, surtout pour le diesel
- Consommation d’huile : vérifiez qu’il n’y a pas de surconsommation anormale, particulièrement sur le 1.3 TCe
- Fumée à l’échappement : une fumée bleue peut indiquer une usure du turbo ou des segments de piston
- Bruits anormaux : soyez attentif aux cliquetis ou sifflements pouvant indiquer un problème de distribution ou de turbo
- Performances : lors de l’essai, vérifiez que les accélérations et reprises sont conformes aux spécifications du modèle
En conclusion, les moteurs Renault montés dans les Mercedes offrent généralement une fiabilité satisfaisante, avec des avantages notables en termes d’économie et d’efficience. Bien que quelques points de vigilance existent, un entretien rigoureux permet de profiter pleinement de ces motorisations. L’évolution du partenariat vers une réinternalisation progressive chez Mercedes laisse présager des changements dans les années à venir, notamment avec l’essor de l’électrification.