Comment charger une voiture ou un engin sur un camion plateau ? Les étapes de sécurité

camion plateau voiture

Que vous soyez professionnel du transport ou particulier confronté à la nécessité de déplacer un véhicule en panne, maîtriser les techniques de chargement sécurisé sur camion plateau s’avère indispensable. Une mauvaise manipulation peut entraîner des dommages matériels considérables, des accidents graves et vous exposer à des sanctions prévues par le Code de la route. Nous abordons dans cet article l’ensemble des protocoles à respecter pour garantir un transport conforme à la réglementation française.

La préparation du véhicule avant le chargement

Avant toute opération de chargement, le véhicule nécessite une préparation minutieuse pour limiter les risques. Nous recommandons de réduire au minimum le niveau de carburant dans le réservoir, ce qui diminue le poids total et limite les dangers en cas de fuite lors du transport. Le retrait systématique des objets personnels de l’habitacle prévient les déplacements de masse pendant le trajet et évite les vols éventuels.

La réunion des documents administratifs constitue une étape administrative incontournable. Vous devez disposer de la carte grise du véhicule transporté ainsi que d’une pièce d’identité valide pour justifier de vos droits sur le bien. L’inspection visuelle préalable du véhicule permet de documenter son état initial par des photographies détaillées, ce qui facilite la résolution des litiges en cas de dommages constatés à destination.

La vérification du plateau et du matériel d’arrimage

L’état du camion plateau conditionne directement la sécurité du chargement. Le tablier doit être parfaitement propre, exempt de sable, de boue ou de traces d’huile qui compromettraient l’adhérence des pneus lors de la montée et du calage. La capacité de charge maximale inscrite sur le certificat d’immatriculation ne doit jamais être dépassée, car la surcharge affecte gravement l’efficacité du freinage et provoque une usure prématurée des organes de roulement.

L’inspection des points d’arrimage fixés au châssis s’impose avant chaque utilisation. Ces anneaux métalliques doivent être solidement ancrés et ne présenter aucune fissure ni déformation visible. Le matériel d’arrimage conditionne la réussite de l’opération et nécessite un contrôle systématique de son bon état.

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Voici les équipements indispensables à vérifier avant le chargement :

  • Sangles professionnelles aux normes européennes avec une résistance minimale de 2,5 tonnes par sangle
  • Cales de roues adaptées au diamètre des pneumatiques pour immobiliser le véhicule
  • Tapis antiglisse pour prévenir tout mouvement latéral du véhicule pendant le transport
  • Protections d’angles pour préserver les arêtes vives de la carrosserie du contact avec les sangles
  • Tendeurs à cliquet pour ajuster précisément la tension de chaque sangle

Les techniques de chargement sur le plateau

Deux méthodes principales permettent de monter un véhicule sur le plateau. Pour un véhicule roulant, la conduite directe reste la technique la plus rapide et la moins risquée. Le conducteur emprunte les rampes coulissantes en aluminium positionnées à l’arrière du plateau, en maintenant une vitesse constante et modérée. Cette approche exige toutefois que le véhicule dispose d’une direction assistée fonctionnelle et de freins opérationnels.

L’utilisation du treuil électrique s’impose pour les véhicules accidentés, en panne ou dépourvus de moteur fonctionnel. Le câble d’acier, dont la longueur atteint généralement vingt mètres, se fixe aux points d’accrochage du châssis prévus par le constructeur. La télécommande sans fil permet à l’opérateur de surveiller la montée depuis une position sécurisée à distance du plateau.

Le positionnement du véhicule sur le plateau obéit à des règles précises liées à la répartition des masses. Un véhicule à moteur avant doit être placé avec l’avant dirigé vers la cabine du camion, concentrant ainsi le poids sur l’essieu principal du plateau. Cette disposition améliore la stabilité directionnelle pendant le transport et respecte les charges maximales autorisées par essieu, fixées à 13 tonnes pour un essieu simple selon le Code de la route.

L’arrimage et la sécurisation du chargement

L’arrimage professionnel repose sur trois méthodes distinctes adaptées aux configurations de chargement. L’arrimage incliné consiste à fixer les sangles depuis les points d’ancrage du véhicule vers les anneaux du plateau en formant un angle avec le sol. L’arrimage diagonal croise les sangles en formant un X au-dessus du véhicule, ce qui répartit uniformément les forces de contrainte. L’arrimage combiné associe ces deux techniques pour les chargements particulièrement lourds ou volumineux.

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Les angles d’arrimage respectent des normes techniques strictes pour garantir l’efficacité de la retenue. L’angle α formé entre la sangle et le plateau doit se situer entre 15° et 60°, tandis que l’angle β mesuré latéralement doit être compris entre 25° et 45°. En dehors de ces plages, la résistance mécanique des sangles diminue considérablement et expose le chargement à des risques de glissement. L’utilisation de protections spécifiques s’impose pour les arêtes vives de la carrosserie et les pneus de faible section, afin d’éviter la détérioration des sangles sous l’effet des frottements.

Pour les professionnels recherchant du matériel certifié, les dépanneuses, remorques et porte-voitures spécialisés intègrent des systèmes d’arrimage optimisés conformes aux normes européennes de transport.

Méthode d’arrimageNombre de sanglesAngles recommandésType de chargement
Arrimage incliné4 sangles minimumα : 15° à 60°Véhicules légers standards
Arrimage diagonal4 à 6 sanglesβ : 25° à 45°Véhicules à centre de gravité élevé
Arrimage combiné6 à 8 sanglesα et β combinésEngins lourds et véhicules de collection

Les contrôles de sécurité après le chargement

Une fois le véhicule arrimé, une série de vérifications finales garantit la conformité du chargement avant le départ. La tension des sangles se contrôle manuellement en tentant de les déplacer latéralement, elles ne doivent présenter aucun jeu significatif. Les tendeurs à cliquet permettent d’ajuster précisément cette tension, qui doit être suffisante pour immobiliser complètement le véhicule sans pour autant déformer la carrosserie.

Le respect du poids total autorisé en charge se vérifie par le calcul additionné du poids du camion, du véhicule transporté et des accessoires. Les camions plateaux accessibles avec le permis B ne peuvent excéder un PTAC de 3,5 tonnes, avec une charge utile avoisinant 1,25 tonne. La pesée sur pont-bascule constitue la méthode la plus fiable pour s’assurer du respect de ces limites réglementaires.

L’établissement d’un état des lieux contradictoire signé conjointement par le chauffeur et le propriétaire du véhicule documente précisément l’état du bien avant le transport. Ce document mentionne les éventuels défauts préexistants, l’état de la carrosserie, des vitrages et des équipements. Les photographies numériques horodatées complètent utilement ce procès-verbal et facilitent le règlement des éventuels litiges.

Les vérifications pendant et après le transport

Le Code de la route impose au conducteur de prendre toutes les précautions utiles pour que le chargement ne devienne pas une cause de dommage ou de danger. Cela implique des contrôles réguliers de l’arrimage tout au long du trajet, notamment après les premiers kilomètres de conduite. Les vibrations et les mouvements du véhicule provoquent un tassement naturel du chargement qui peut relâcher la tension initiale des sangles.

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Après un freinage d’urgence ou une manœuvre d’évitement brusque, un arrêt de vérification s’impose systématiquement. Ces situations soumettent l’arrimage à des forces considérables qui peuvent déplacer le véhicule transporté ou endommager les points de fixation. Les changements météorologiques, notamment les précipitations importantes ou les vents latéraux violents, justifient également un contrôle supplémentaire de la stabilité du chargement.

L’arrimage correctement réalisé doit pouvoir résister aux conditions routières normales définies par la réglementation. Ces conditions incluent les freinages d’urgence générant des décélérations jusqu’à 0,8 g, les manœuvres d’évitement latérales produisant des accélérations de 0,5 g et les contraintes mécaniques des routes dégradées. Un arrimage défaillant expose le conducteur à une amende de troisième classe pouvant atteindre 450 euros et à l’immobilisation du véhicule par les forces de l’ordre.

Les erreurs à éviter lors du chargement

Certaines fautes techniques compromettent gravement la sécurité du transport et exposent les intervenants à des accidents potentiellement mortels. Le sanglage insuffisant représente l’erreur la plus fréquente, certains opérateurs se contentant de deux sangles quand quatre constituent le minimum réglementaire. Cette négligence permet au véhicule de glisser latéralement dans les virages serrés ou de basculer lors d’un freinage d’urgence.

Le mauvais positionnement des crochets de sangles constitue une autre source de danger majeure. Les crochets doivent s’engager dans les anneaux d’arrimage du plateau en position fermée, orientés vers le bas pour éviter tout décrochage accidentel. Lorsqu’ils sont fixés sur des éléments de carrosserie fragiles comme les pare-chocs ou les bas de caisse, ils arrachent ces pièces dès la première sollicitation importante.

L’absence de protection pour les pneus de faible section favorise la détérioration rapide des sangles par abrasion. Les flancs des pneumatiques présentent des arêtes coupantes qui sectionnent progressivement les fibres textiles des sangles pendant le transport. La négligence du nettoyage du plateau laisse subsister des résidus glissants qui transforment le tablier en surface instable lors du chargement.

Les risques principaux à prévenir absolument lors de toute opération de chargement sont les suivants :

  • Dépassement de la charge maximale par essieu provoquant la défaillance des suspensions et du freinage
  • Escalade dangereuse de la remorque sans équipement de protection antichute homologué
  • Fixation des sangles sur des éléments mobiles comme les bras de suspension au lieu du châssis
  • Chargement sur plateau souillé créant des conditions glissantes lors de la montée du véhicule
  • Non-respect des angles d’arrimage réduisant drastiquement l’efficacité de la retenue
  • Absence de documentation photographique rendant impossible la preuve de l’état initial du véhicule

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