Le 7 avril dernier, le verdict est tombé pour les constructeurs automobiles dans le cadre de la campagne de mesures des émissions polluantes. C’est sans surprise que l’UTAC CERAM annonce que les 52 véhicules testés ne respectent pas la norme. Ils émettent entre 12% et 40% de dioxyde de carbone (CO2) et 5 à 10 fois d’oxyde d’azote (NOx) par rapport aux normes autorisées (Euro 5 et l’Euro 6).
Des véhicules diesel 20% à 40% polluants par rapport aux normes autorisées
Après le scandale Volkswagen, la ministre de l’Environnement Ségolène Royal a mis en place une commission indépendante pour tester les émissions polluantes de voitures diesel. Le premier test, qui s’est déroulé au mois de février, a dévoilé que la grande majorité des véhicules émettent plus de CO2 et de NOx que le seuil imposé. Même constat après le second contrôle, avec des taux très élevés d’émissions polluantes chez Renault et Opel, contrairement à BMW et Peugeot.
Les bons élèves utilisent le procédé SCR (réduction catalytique sélective) pour baisser le taux de NOx grâce à l’adjonction d’eau et d’urée aux émissions. Les normes Euro 5 et Euro 6 sont toujours dépassées, mais de deux fois uniquement et non pas de 20%, voire 40%. Ces derniers résultats sont surtout dus à un système dépolluant certes, mais bien moins efficace et moins coûteux : la vanne EGR. Celle-ci redirige les gaz d’échappement vers le moteur, un système qu’utilise la majorité des véhicules testés, dont les firmes au Losange et à l’Eclair.
Des normes non respectées, mais pas de fraude
Une représentante du ministère chargé du projet a déclaré que les résultats obtenus lors du contrôle sont différents de ce qui se produit réellement sur route. «Comme la dernière fois, on constate qu’il y a visiblement une optimisation pour les constructeurs du passage du test qui se fait en laboratoire », a-t-elle annoncé.
Jusqu’à maintenant, les responsables n’affirment encore aucune fraude notamment chez Renault, contrairement à Volkswagen dernièrement. La firme au Losange est également la seule à avoir avancé des explications détaillées sur les résultats de son test selon les membres de la Commission d’enquête indépendante. Pour Thierry Bolloré (directeur délégué à la compétitivité de Renault) et Gaspar Gascon Abellan (directeur de l’ingénierie), cela est d’ordre technique. Le moteur du véhicule s’abimerait si le système EGR fonctionnait déjà en dessous de 17°C ou au-dessus de 35°. Pour eux, la fourchette de températures idéales pour que le système fonctionne correctement se situe entre 17° et 35°C.